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Triptyque

Un oiseau de mauvais augure

Un oiseau de mauvais augure

Questions et réponses à propos de « Bye Bye Blackbird »

 

Bye Bye Blackbird, pourquoi ce titre ?

D'abord, un clin d'oeil aux amateurs de jazz. Bye Bye Blackbird est un thème interprété par de nombreux artistes. Frédéric chantonne cette chanson après son ultime séparation d'avec Samia, dans un taxi, sur l'île de Grenade.

Cet oiseau noir, Samia, qui est-ce ?

C'est une femme essentielle, je n'ose pas dire une femme par excellence ! Femme avant tout, c'est la femme telle que l'a voulue la nature.

Pourtant, elle est homosexuelle...

Bisexuelle, plus exactement. Mais ce n'est pas l'orientation sexuelle de la femme qui fait la femme. C'est son besoin d'être mère. Samia n'échappe pas à la règle, même si ce besoin se manifeste sur le tard, avec une force soudaine. C'est le cas de beaucoup de femmes actuellement, dont l'horloge sociale ne coïncide pas avec l'horloge physiologique. C'est un de leurs drames.

Vous écrivez par ailleurs que les femmes en veulent aux hommes de ne pas avoir leurs “ordinaires”. Vous le pensez vraiment ?

Je suppose que c'est le cas de beaucoup d'entre elles, de ressentir comme une injustice d'être périodiquement soumise à leurs sécrétions hormonales. De même que pour la pilule contraceptive pour la maîtrise de la procréation, la science peut les libérer de cet embarras...

Samia, semble-t-il, a peu de qualités. Il est rare de voir l'héroïne d'un roman qui en soit autant dépourvue !

En effet, elle est décrite comme brutale, assez sotte, relativement inculte, instable, grossière... Frédéric lui reconnaît une qualité, c'est d'être courageuse. Elle n'est même pas spécialement belle. Si elle avait été parée de nombreuses qualités morales, intellectuelles et physiques, cela aurait nui à la démonstration...

Venons-y. Votre roman ne serait pas seulement une histoire d'amour et de sexe entre un navigateur solitaire dans la soixantaine et une maghrébine homosexuelle. D'ailleurs, dès les premières lignes de Bye Bye Blackbird, on sait ce qu'il adviendra des relations tumultueuses entre Samia et Frédéric. Alors, quel est le message ?

Un roman n'est pas une démonstration d'algèbre. Le roman est supposé suggérer plutôt que de démontrer. Mais en effet, il y a toujours un message. À première vue, celui-ci pourrait être une illustration de la défense du territoire, celui de Frédéric, Le territoire de Frédéric, c'est son bateau, pour lequel il a peiné, « comme un paysan qui a valorisé son lopin de terre et qui regimbe à l'idée de s'en laisser déposséder », dit-il. Mais la seul mode d'intégration que comprend Samia, d'après lui, c'est la prise de possession... Samia est-elle un archétype de l'immigrée ? Certainement pas. Bien que ses parents soient musulmans, elle est athée. Elle a grandi en France, et ne ressent aucune affinité particulière pour les personnes d'origine maghrébine. Elle se considère, assez classiquement, comme une citoyenne du monde. Alors... Il y a quelque chose dans sa personnalité qui la pousse à se comporter sur le territoire de Frédéric comme en pays conquis, à y imposer sa loi. Mais ce n'est pas son origine qui l'y pousse – à moins de chercher au-delà de l'appartenance nationale ou religieuse... chercher dans un atavisme hérité de ses lointains ancêtres nomades... Quoi qu'il en soit, mon roman n'est pas une métaphore de ce qui se passe actuellement en Europe.

Ce n'est donc pas là la clé du roman...

C'est une façon de le lire, mais ce n'est pas la principale, ou la seule. Autre manière, la confrontation entre le primitif et le civilisé. Le premier est tout d'une pièce, sa mentalité est infrangible. Samia, elle agit. Elle agit de façon parfois incohérente, apparemment absurde, mais cette incohérence a sa propre cohérence. Les actions non-logiques ne sont pas des actions illogiques. Le primitif qui danse pour faire venir la pluie est logique, dans le cadre de ses croyances. Mais oublions Pareto, et revenons à Samia. Elle est certaine qu'elle fait ce qu'elle doit faire, quoi que ce soit. Elle va de l'avant. Puissamment, sûre d'elle. Pas d'introspection, pas de remise en question. Frédéric la compare à un « bulldozer uniquement pourvu d’une marche avant ».

D'un côté, une âme conquérante... Comme on dit justement, sans états d'âme. De l'autre, un Frédéric presque caricatural dans sa faiblesse et sa soumission. Il fallait ce contraste pour qu’il y ait une histoire à raconter.

De même que Samia, Frédéric est athée. C'est leur seul point commun, intellectuellement parlant. Sinon, Frédéric est typiquement un civilisé. Et même, un civilisé illustrant la décadence de sa civilisation, à force de rationisations. Athée, mais sa culture judéo-chrétienne le rend vulnérable face à... un bulldozer ! Avec son copain Jean-Michel, il monologue : « Nous, on se creuse toujours la tête pour savoir si on n’a pas fauté, un tant soit peu… Question d’éducation, sans doute, question de racines… » Une autre fois, après une dispute et une réconciliation, il prend de bonnes résolutions afin d'adoucir la brutalité de Samia en multipliant les mots tendres et, « à la force brutale du primitif, opposer la force tranquille du civilisé. »...

Brutale... une brute... Cela revient souvent, c'en est presque gênant, ce côté caricatural avec lequel vous peignez Samia !

La définition d'une brute n'est pas seulement celle d'un animal privé de raison. On emploie aussi ce terme pour une personne qui s'impose par la violence. C'est bien le cas de Samia, qui s'impose... ou plutôt, qui essaie de s'imposer par la violence. Aux yeux de Frédéric, cette brutalité laisse deviner une profonde faiblesse. Il s'exclame intérieurement : « Qu’elle semble vulnérable, cette petite brute ! »...alors qu'ils se séparent elle et lui, pour la troisième fois... Cette faiblesse qu'il suppose réveille son instinct de protection, que tout mâle porte en lui. Cet instinct de protection est le piège qui se referme immanquablement sur les hommes. Quelques larmes féminines peuvent ajouter à son efficacité.

Ils se séparent, pour ensuite se raccommoder. Bye Bye Blackbird est une suite de fâcheries et de réconciliations. Combien, au juste ?

Cinq... si je me souviens bien ! Et le dernier divorce aurait pu être suivi d'un nouveau rabibochage, si le hasard n'était intervenu. Et, plus tard, la mort de Frédéric. Mais j'aimerais revenir sur ce qui fascine Frédéric dans la primitivisme, dans la brutalité de Samia. Elle ose dire et faire ce que Frédéric ne sait pas dire, trop policé qu'il est -décadent si l'on veut. Il voit dans cette franchise brutale ce qui manque à sa propre personnalité. Il imagine – de façon illusoire, bien sûr – leur complémentarité. Samia serait pour lui un compagnon autant qu'une amante, et il rêve : « Imagine quelle équipe on formerait si on marchait du même pas, au lieu de se bagarrer ! » Samia serait le « complément viril» de sa nature relativement féminine. L

On connaît le mythe de l’androgyne primordial. Il est décliné par de nombreuses religions comme nous l'apprend Mircea Eliade. Platon en donne la lecture la plus connue. Ces êtres à la fois hommes et femmes étaient supposément doués d’une force immense. Ce n'est pas par hasard que Samia et Frédéric vont voir ensemble une représentation du « Banquet ». Je ne sais si l'amateur de lecture rapide saisira l'allusion...

En parlant de lecteurs, je suppose que votre livre n'aura pas l'heur de séduire des lectrices. Vous serez taxé de misogynie...

Bien évidemment. Tout critique du néo-féminisme misandre est accusé de misogynie. C'est normal, dans une époque où la femme domine ; où l'air du temps est féminisé ; où la femme, comme Samia, fait la loi ; où les hommes n'ont plus maintenant que la solution de subir leurs abus ou de les fuir. L'avenir est sombre pour les relations hommes/femmes, en Occident.

Les relations hommes/femmes, que vous dites se déliter, ce serait le thème principal de votre ouvrage ?

Tout-à-fait. Non seulement de Bye Bye Blackbird, mais de deux autre romans qui forment une sorte de triptyque, dont Bye Bye est le premier volet, « La Mouche » est le second, et le troisième s'intitulerait « Notes d'Ilavach »... s'intitulerait : je le dis au conditionnel, car après maintes reprises, je le l'ai pas encore achevé.

Votre triptyque n'a donc que deux volets actuellement ! On ne sait donc pas la fin de l'histoire !

S'il s'agit de la fin de l'Histoire avec un grand « h », personne ne sait jamais la fin de l'Histoire, malgré ce qu'en a pensé Fukuyama dans un moment d'enthousiasme. Mais s'il s'agit de mes petites histoires, aucun problème, puisque ces trois volets du triptyque peuvent se lire séparément, comme des histoires complètes. Ces trois romans présentent les mêmes personnages, sur le devant de la scène ou en retrait, qui se rencontrent ou pas, qui parfois interfèrent... Chacun de ces trois romans débutent de plus en plus loin dans le passé, et donc s'étendent sur des durées de plus en plus longues pour se rejoindre à la coda, si j'ose dire. Celle-ci, c'est bien sûr le décès de Frédéric. Le dernier volet, « Notes d'Ilavach » - Ilavach est la nom haïtien de l'Île-à-Vaches, au Sud-Ouest d'Haïti – le dernier volet, donc, couvre une période allant des années quatre-vingt jusqu'à la période actuelle. Quarante ans donc, qui sont pour moi les quarante ans qui signent la fin de la maison France.

À ce point !

Je le crains. Mais restons-en à Bye Bye Blackbird, qui constitue, comme premier volet de ce triptyque, son élément de base. Son socle. Dans Bye Bye Blackbird, l'immigration de masse, qui est l'une des trois plaies de notre nation, est évoquée accessoirement. Le socialisme, autre plaie, est évoqué succinctement. Mais c'est la troisième plaie de notre temps qui est en vedette. Cette troisième plaie, c'est ce qu'on peut appeler l'épiphanie, l'avènement d'une gynocratie à venir, accompagnée d'une sorte de séparation des sexes résultant de l'idéologie féministe. Vindicative, cette idéologie, comme l'est Samia.

Les trois plaies qui menacent notre civilisation seraient donc le féminisme, le socialisme et l'immigration. Pour ce qui est du féminisme, n'est-ce pas lui prêter une malfaisance excessive ? On a  l'impression d'un reflux...

C'est possible. Ses excès pourront être dénoncés. Mais je pense que les dégâts sont irréversibles, car le féminisme a introduit le virus de la méfiance entre les hommes et les femmes – comme l'égalitarisme introduit le virus de l'envie. Cette méfiance a rendu la conjugalité de plus en plus fragile. Au moindre problème, la rupture. D'autant plus que l'Etat-maman remplace plus ou moins les pères évacués...

Pauvres hommes, toujours à chouiner contre la méchanceté féminine !

Vous connaissez sans doute ce triptyque de Jérôme Bosch, œuvre assez énigmatique, et dont l'intitulé est « Le Jardin des Délices »... Il y a un « jardin des délices » dans Bye Bye Blackbird, c'est un petit enclos où Samia et son amie font pousser quelques plants de marihuana. Leur petit chien, Titus, est attiré par la bonne odeur, et va constamment dans l'enclos. Jusqu'au jour où Marie-Belle, l'amie de Samia, achète une clôture électrique. Le pauvre Titus, à peine il s'approche ce ce lieu de délices, reçoit une décharge punitive, et finit par renoncer. Cette anecdote est en fait une allégorie, pour tenter de décrire la situation entre les hommes et les femmes, actuellement, en Occident.

Le philosophe italien Julius Evola, auteur entre autres d'une « Métaphysique du Sexe », décrit notre époque comme véritablement intoxiquée par le sexe. À la fin des années cinquante, il écrit : « Jamais comme aujourd’hui le sexe et la femme n’ont été mis au premier plan. Sous mille formes, la femme est exhibée pour attirer et intoxiquer sexuellement, sans cesse, l’homme. » Également : « La diffusion pandémique de l’intérêt pour le sexe et la femme caractérise toute époque crépusculaire. » C’est « l’un des nombreux phénomènes qui nous montrent que cette époque représente la phase la plus poussée, terminale, d’un processus de régression. » Un demi-siècle plus tard, le diagnostic est on ne peut plus exact. Cette exhibition de la femme s'accompagne d'un autre phénomène, celui de la culpabilisation, par le féminisme, des comportements masculins. Les femmes se dénudent sur papier glacé, adoptent des vêtements suggestifs et des façons immodestes, mais en même temps le moindre compliment peut être taxé de harcèlement sexuel...

Parce que le harcèlement, les mains baladeuses, les viols, ça n'existerait pas ?

Bien sûr que si. Il y a des conduites répréhensibles, et justement condamnables, par la morale et éventuellement par la loi. De plus en plus d'ailleurs, avec une barbarie importée. Mais je parle ici, non pas de violeurs, dont la place est en prison, ni même de grossiers personnages au comportement méprisable, mais de l'homme ordinaire, dont la masculinité s'exprime normalement en manifestant son intérêt pour une femme qui lui plaît, et en sachant accepter que celle-ci ne manifeste pas un intérêt réciproque. C'est ce que font les honnêtes gens, les gens civilisés, depuis toujours. Et les femmes n'ont rien là contre. C'est le jeu éternel de la séduction...

Non, je parle d'une double injonction qui est faite aux hommes, consciemment ou inconsciemment. L'exhibition du corps féminin est accompagnée d'une pancarte : « On regarde, on ne touche pas. Vous n'avez, Messieurs, qu'à regarder ailleurs, et à vous contrôler ! » C'est le pauvre Titus attiré par le « jardin des délices », et puni par la fée électricité... D'ailleurs, à force d'être puni, il revient à une pratique moins excitante mais moins dangereuse, celle de ronger un os en plastique... Plaisir fourni pas un artifice, comme celui procuré par le cinéma porno...

Camus dit « un homme ça s'empêche ». À force de s'empêcher » malgré cette « intoxication sexuelle », savante torture pour un mâle normalement constitué, il est à craindre que cet exercice ne devienne une sorte de bromure psychique.

Pauvres hommes en effet, qui à force de « se contrôler », à force de se sentir coupables d'être simplement des mâles, finissent par ne plus pouvoir/vouloir bander ; au grand dam des dames, qui se plaindront de l'absence d'effets dont elles sont la cause !

Samia n'est pas de celles à refuser de bonnes parties de sexe, apparemment. Avec un homme comme avec une femme.

C'est ce qui fait une bonne part de son pouvoir. Remarquez comme le primitivisme, même accompagné de ses inconvénients, est séduisant pour un homme comme Frédéric – et pour les hommes en général. Baudelaire nous donne un bon exemple de cette attirance de l'intellectuel pour une femme sauvage. « Nous aimons les femmes à proportion qu’elles nous sont plus étrangères. Aimer les femmes intelligentes est un plaisir de pédéraste », affirme-t-il.

Peut-on appeler cela de l'amour ?

Je n'en sais rien. Personne n'en sait rien. Il n'y a qu'à demander autour de soi ce que c'est que de « tomber amoureux ». Frédéric est-il amoureux de Samia ? Ce qui est sûr, c'est que le sentiment qu'il ressent le fait chuter. Il part d'un état où il est plus ou moins maître de lui, et tombe dans une situation où il perd cette maîtrise de soi, le contrôle de soi et de sa vie, ce qui était pour les Anciens la suprême vertu.

Le mécanisme qui mène au sentiment dit « d'être amoureux », celui qui fait dire « je t'aime » - toi et pas un ou une autre – ce sentiment d'une dilection exclusive pour une personne du sexe opposé, ou du même sexe, ce mécanisme a été bien décrit par Stendhal. Il l'a nommé la cristallisation. C'est pour lui "une sorte de fièvre d'imagination, laquelle rend méconnaissable une objet le plus souvent ordinaire, et en fait un être à part". L'objet en question est en général paré de nombreuses qualités, mais le plus étonnant, c'est quand il y a une impossibilité de trouver objectivement des qualités à l'objet aimé. C'est le cas de Frédéric. Il est parfaitement conscient des insuffisances de Samia, cela ne l'empêche pas d'être amoureux, contre toute logique et toute vraisemblance.

C'est cela, le mystère de l'amour !

Oui, son mystère et son danger. Camille Mauclair écrit dans « La Magie de l’Amour », je cite : « Un homme n’aime point une femme parce qu’elle est belle, aimante, ou intelligente, gracieuse, suggestive d’une forte et exceptionnelle volupté. Ce sont des explications satisfaisant à la logique ordinaire… Il aime parce qu’il aime, et c’est ce mystère qui révèle le magnétisme de l’amour. » C'est bien une affaire de magnétisme, et l'élément actif de cette attirance n'est pas l'homme, comme on pourrait le croire, mais la femme. La femme est activement passive, disait Julius Evola. De même que le soleil à l'égard des planètes, la femme est la puissance d'attraction fondamentale. L'homme, lui, est passivement actif, car il subit passivement l’attirance de ce qui l’aimante. Il n'est pas plus actif que la limaille à l'égard de l'aimant, même si c'est lui qui va vers le fer qui l'attire.

Dans « La femme de Paul » Maupassant écrit : « C'est qu'il l'aimait éperdument, sans savoir pourquoi, malgré ses instinct délicats, malgré sa raison, malgré sa volonté même. Il était tombé dans cet amour comme on tombe dans un trou bourbeux. D'une nature attendrie et fine, il avait rêvé de liaisons exquises, idéales et passionnées ; et voilà que ce petit criquet de femme, bête, comme toutes les filles, d'une bêtise exaspérante, pas jolie même, maigre et rageuse, l'avait pris, captivé, possédé des pieds à la tête, corps et âme. Il subissait cet ensorcellement féminin, mystérieux et tout-puissant, cette force inconnue, cette domination prodigieuse, venue d'on ne sait d'où, du démon de la chair, et qui jette l'homme le plus sensé aux pieds d'une fille quelconque sans que rien en elle n'explique son pouvoir fatal et souverain. »

Maupassant nous fait comprendre ici la puissance de la femme. Puissance qui est illustrée par le personnage de Samia. Il fallait dans « Bye Bye Blackbird » une rencontre entre deux êtres que tout oppose culturellement, qui ne réussissent pas à s'entendre – parce qu'ils parlent chacun une langue différente. « Nous ne parlons pas le même latin », dit Samia sans se douter que c'est une profonde vérité. Transposés dans le siècle des Antonins, l'un de ces deux personnages parlerait le latin classique, l'autre le latin vulgaire, le bas latin, celui de la décadence romaine.

Des deux personnages, c'est Samia qui domine. Il fallait qu'elle soit telle que je l'ai décrite pour que soit posé, dans ce premier volet de mon triptyque, l'essentiel de ce que je voulais exprimer.

Peu avant de mourir dans un accident de car, Frédéric se demande s'il n'aurait pas cédé une fois de plus à son attirance, à « cette force inconnue ». « Qu’est-ce qui m’en délivrera ? » La réponse va se produire quelques minutes plus tard, quand le minibus va être broyé par un poids-lourd.

Frédéric s'interroge sur ce goût de commander qu'avait Samia, et esquisse dans sa tête une réponse. J'espère que le lecteur se la posera aussi, cette question... Il se demanderait pourquoi, toute anecdotique qu'elle paraisse être, Samia est un oiseau de mauvais augure.

Une question qui pourrait être ?

Où nous mène la suprématie du féminin, induite par la conjonction de deux éléments : d'une part l'idéologie féministe et d'autre part l'éternelle puissance de la femme. Vers où mène-t-elle nos sociétés, cette suprématie nouvelle ?

 

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