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Triptyque

Bienvenidos a el caney de los morocho

 

Résumé

Le départ pour le Venezuela a été retardé. Frédéric, menacé de harcèlement, a dû fuir Le Marin, mais ce fut pour échouer dans un mouillage qu'il déteste. Il y avait bien des raisons pour cela...

 

Profession de foi – « Sale Blanc ! » – Enclaves ethniques – Pithécanthropes motorisés – La facilité de haïr – Au Rum Bar - Caipirinhas – Zoila, le retour – Le tour d'Adriana – Pilule ou pas pilule ? – Ici et maintenant – Une femme skipper – Taux de fécondité – Espoir Banlieues – Progressisme et relents – Exposé en proie – Une étrange information.

 

J’espère ne pas l’attendre trop longtemps. La baie de Sainte-Anne est magnifique, mais l’endroit est devenu intolérable. Cinq ans auparavant, je me suis juré solennellement de ne jamais plus y revenir.

C’est le jour où j’ai décidé d’entrer dans la Mairie, curieux du fait qu’à son fronton, là où aurait dû se trouver le pavillon national, était accroché un drapeau rouge, vert et noir. En réponse à ma question, l’employée m’a désigné d’un geste de la tête une table sur laquelle étaient disposés des imprimés. J’ai commencé à lire, dans l’ombre agréable de la réception.

C’est titré : « Servir notre nasyon martiniquaise sous le drapeau tricolore ». Alléché, je poursuis ma lecture.

« La jeune nasyon kréyol martiniquaise (150 ans environ à compter du 22 mé 1848) doit reconnaître ses couleurs authentiques pour l’exercice de notre souveraineté sur notre territoire et espace vital martiniquais. Le Rouge, le Vert et le noir comme symbole de rassemblement pour servir notre nasyon et œuvrer pour la construction et à la conception de l’État martiniquais. Le rouge pour glorifier le sacrifice dans le combat des Amérindiens et des Nègres Mawons rebelles, pour nous exhorter dans notre lutte légitime pour la libération de nos consciences et de notre nasyon du joug colonial. Le Vert pour cultiver notre foi en notre pays fécond, pour honorer notre terre et notre mer nourricières, matrices de notre patrimoine et porteuses d’espoir pour les générations futures du peuple martiniquais. Le Noir pour affirmer notre origine essentiellement noire africaine tant dénigrée par l’ethnocentrisme européen et manifester notre « négritude de kréyols », c’est-à-dire notre culture de peuple majoritairement nègre né aux Amériques, sans pour autant verser dans l’ethno-nationalisme et admettre totalement nos dimensions et héritages amérindiens, Asiatiques et Européens. »

La profession de foi continue au verso, expliquant la symbolique du drapeau chez nos ancêtres africains, précisant que le rouge et le noir étaient vus par Francis Fabulé, nègre mawon déporté en Martinique, comme des couleurs de combat, le vert comme la revendication et l’appropriation du pays. « Telles sont les couleurs qui nous accompagnent dans le combat contre le colonialisme aujourd’hui », est-il écrit en gros caractères.

J’ai poliment remercié la préposée et suis sorti sous le soleil brûlant, se demandant quel effet ferait un libelle affirmant l’origine essentiellement blanche et caucasienne du peuple français, et revendiquant son occidentalité d’européens. J’ai fourré les imprimés dans ma poche, me réservant d’en relater la teneur dans mon journal.

J’évitais généralement de marcher le long du front de mer, choisissant le trottoir opposé. Un groupe de jeunes se tenait habituellement sous le kiosque. Pourtant, il fallait traverser l’esplanade pour rejoindre le quai où est amarrée l’annexe, ce que j’ai fait en opérant un prudent détour. Cela n’a pas suffit. Il y a eu, d’abord, des appels : « toi, le blanc ! », et le ton est monté tandis que je faisais celui qui n’entend rien. La première canette de bière vide a éclaté à mes pieds alors qu’il restait une dizaine de mètres à faire jusqu’à la jetée. Fallait-il continuer par là ? Je me retrouverais isolé et ils pourraient me suivre, s’en prendre à moi, à mon annexe… Mais faire demi-tour était encore plus risqué. Une autre bouteille est passée près de ma tête, les cris m’ont poursuivi : « Sale Blanc, t’as enculé mon grand-père ! ».. J’ai continué sans me retourner. La distance augmentait et les jeunes ne semblaient pas vouloir quitter l’ombre confortable du kiosque. Je suis revenu à bord, le cœur battant de peur et d’humiliation.

La première colère passée, j’ai senti monter une haine plus calme et plus profonde contre ceux qui avaient endoctriné ces abrutis. Que ne leur avait-on dit cette vérité propre à apaiser les tensions, que tous les peuples, depuis la nuit des temps, avaient capturé, acheté et vendu des hommes ? Les Blancs n’avaient pas eu l’exclusivité de ce commerce, et il leur revenait en plus le mérite de l’avoir prohibé. Mais il s’agissait, non de dire la vérité, mais d’inculquer la haine, qui prépare les affrontements. À qui profitait ce crime ?

Une fois le bateau correctement ancré, j’appelle mon ami. Jean-Michel me promet d’arriver le lendemain après-midi. Le surlendemain, nous pourrons faire voile.

Il n'est pas question de descendre à terre. C'est une curieuse impression, de se sentir comme en pays hostile alors que je me trouve dans un département français. Combien de gens connaissent la même situation, quand ils habitent dans ces zones où la concentration de populations exogènes les transforme en enclaves ethniques !

Il y a plein de monde, là-bas, sur la longue plage de Sainte-Anne. Des jet skis passent à toute vitesse, soulevant des gerbes d’eau et faisant tanguer les bateaux au mouillage. Je recommande mentalement à des enfants d’un voilier voisin de ne pas nager trop loin. La première fois que je suis venu ici, c’est avec Mathilde, sept ans avant. Elle a fait connaissance d’une petite copine, Lola, avec qui elle faisait du kayak.

À gauche verdit la belle cocoteraie du Club Med’. Un geyser artificiel scintille dans le soleil. Je me réjouis à la pensée des vacanciers arrivant en Martinique pendant la grève. Il est peu probable qu’ils reviennent jamais, et ils se chargeront de faire la publicité de ce club déjà bien atteint dans sa réputation, malgré les efforts de redressement. L’absentéisme et l’insolence des employés ont amené les responsables à se séparer du personnel local, et à n’embaucher pratiquement que des métros.

Deux hommes en jet skis s’amusent à faire des ronds à toute vitesse, puis à se croiser. Je pense à une scène bien ancienne. C’était dans le nord de la Sardaigne, du temps d’Isabelle. Deux puissants bateaux à moteur, des cigarettes, décrivaient de vastes cercles dans la baie puis se rejoignaient, bondissant sur la vague d’étrave créée par l’autre embarcation. Dans chaque bateau, il y avait trois ou quatre personnes, dont des femmes. Leurs cris de joie ou de terreur dominaient parfois les rugissements des moteurs. J’ai observé un moment avant d’aller chercher quelque chose en bas. Isabelle m’a appelé.

- Titi ! Viens vite, mon chéri !

J’avais entendu le choc, puis l’explosion. Maintenant, il y avait une énorme colonne de flammes, une épaisse fumée noire. Il ne restait des deux bateaux que des débris, ça et là sur la surface. Le vent soufflait heureusement vers le large, et il n’y avait rien à craindre. Cette première pensée, peu charitable, avait été suivie d’une seconde, moins charitable encore. « Pauvres cons, bien fait pour vous ! »

À plus de quinze années de distance, je reste encore surpris d’avoir eu cette réaction. Il y avait sans doute des morts. Pourtant, ils s’étaient rendu tellement irritants, ces pithécanthropes motorisés, que pendant un instant je m’étais réjoui qu’ils partent en fumée. C’était donc si facile de haïr, pour finalement peu de choses ? D’applaudir le destin, quand il appuie sur la gâchette ? Il fallait faire très attention.

 

Un mois plus tard, Jean-Michel et moi sommes assis au Rum Bar, l’un des rendez-vous des navigateurs en escale à Margarita, île vénézuélienne. Nous finissons notre deuxième caipirinha. Zoila est assise entre nous. Je suis allé la chercher à l’aéroport, la veille. Je l’ai identifiée sans hésitation. Cette femme dans la quarantaine traînait une énorme valise à roulette et portait d’énormes lunettes noires. Elle-même n’est pas énorme, simplement replète. N’espérant pas accueillir une nymphette, je n’ai pas été trop déçu. Je l’ai amenée à bord et l’ai installée dans la cabine arrière, après un bon dîner qui m’a coûté deux cents fuerte, vingt-cinq euros, pourboires aux musiciens compris. Le Bolivar fuerte a remplacé deux ans avant l’ancien Bolivar, à un pour mille.

Je ne peux faire moins que de traiter en caballero une femme qui a fait un long voyage en avion pour juger sur pièces celui qu’elle n’a jamais vu qu’en photo. Car Zoila est un lointain écho de mes tribulations sur OnlyYou. Elle a fait partie des nominées. L’année précédente, j’ai renoncé à l’aller voir. L’éloignement y était pour quelque chose. L’épisode burlesque avec la fée andine métamorphosée en matrone emperlousée y était pour beaucoup. La déception toulousaine m’a finalement convaincu de renoncer à internet pour ce qui est du domaine affectivo-sexuel. Mais certaines des postulantes connaissaient mon adresse email personnelle. Zoila, après un long silence, a repris contact. Je lui ai offert, transport non inclus, une semaine de vacances à Margarita.

Jean-Michel glisse un regard vers moi, puis dans la direction opposée. Il a vu Adriana. J’imite mon copain et hoche la tête en signe d’encouragement. Je sais qu’Adriana va faire le tour des habitués du happy hour en se faisant offrir un verre ici et là. Il s’agit si possible de la soustraire au groupe de plaisanciers allemands, parmi lesquels Adriana recrute le plus souvent ses bienfaiteurs. Je plaisante :

- Tu as vu ta fiancée ?

Mon copain prend un air indifférent et s’informe :

- Et de quoi vous parlez depuis une heure, avec la tienne de fiancée ? Et puis d’où elle tombe celle-là ?

- Du ciel pour ainsi dire. Elle est arrivée hier soir de Maracaïbo. Elle a une entreprise de décoration. Une vieille connaissance, si l’on peut dire. On reprend un verre ?

- D’accord mais le dernier. La caipirinha, il n’y a rien de plus traître.

On fait signe à Francesco. Francesco a acheté ce bar sur la plage l’hiver précédent. Il a accroché une banderole, avec « Bienvenidos a el caney de los morocho ». Le succès n’a pas suivi. Francesco, au bord de la faillite, a pratiqué d’alléchants tarifs d’appel. La clientèle a peu à peu repris le chemin du Rum Bar, alors que la silhouette trapue et la poitrine velue de Francesco ne pouvaient rivaliser avec les courbes de l’ancienne propriétaire. J’apprécie d’autant plus ce modeste débit de boissons que Francesco, négligence ou manque de moyens, a omis de le sonoriser.

Francesco s’affaire et les trois caipirinhas arrivent prestement, suivies de la petite note glissée dans un verre à liqueur. Au Rum Bar, elle ne coûte que huit Bolivares. Zoila va être saoule comme une grive. Je me demande si j’aurai besoin de mon ultime pilule pour soutenir l’honneur et la réputation de la France. Ce sera plus sûr, la première fois. Il n’y a que des Samia, ou des Françoise, chacune pour des raisons bien différentes, avec qui j’ai la certitude d’assurer, à mon âge.

Pour m’excuser d’avoir regardé une autre femme, je prends la main de Zoila. En réponse, elle pousse sa cuisse molle contre la mienne. Je l’ai vue en maillot. Elle a dégrafé son soutien-gorge pour profiter du soleil dans le cockpit de « Marjolaine ». Il faudra se concentrer sur son visage ravissant, sur sa bouche, sur ses seins lourds couronnés de larges aréoles presque noires. Elle chuchote à mon oreille :

- Quien es ? Una puta ?

Adriana s’approche. On trinque. La main d’Adriana se pose sur la cuisse de Jean-Michel.

Est-ce qu’on peut être mieux qu’ici et maintenant ? Mon copain regarde dans le vide, avec cet air idiot qu’ont les hommes quand une petite main chaude s’approche de leur bas-ventre. Là-bas, il y a l’envol des buildings de Porlamar, qui étincellent aussi brillamment que s’ils n’étaient pour la plupart que des coquilles vides. Ici, il y a Francesco, énorme, poilu, transpirant dans son maillot de corps à larges mailles, qui va et vient à toute vitesse sur ses courtes jambes, les Allemands secoués d’énormes rires… Le soleil allonge les ombres sur le sable. Sous des parasols, des familles attablées sortent des provisions de leur hielera. Sur la jetée aux planches disjointes où sont amarrées les annexes, les enfants courent et se jettent dans l’eau en criant.

J’ai un pincement de cœur en pensant à Mathilde. J’essaie de me rappeler en quelle année je l’ai amenée à Margarita – plusieurs fois, peut-être ?

Zoila est entrée en conversation avec Adriana. Le monde est chaud et harmonieux. Une grosse voix, bien peu féminine mais appartenant sans doute possible à une personne du sexe, se fait entendre.

- Alors, les pédés, vous avez trouvé des copines ?

Cette mâle interpellation fait pivoter les têtes. Claudia ne laisse pas aux « pédés » le temps de répondre :

- Je vois que vous vous emmerdez pas les gars ! C’est parce qu’il y a des filles que ça vous empêche de me faire la bise ?

Galamment, je me lève, l’embrasse sur les deux joues et lui offre mon tabouret. Je fais les présentations. Jean-Michel ne connaît pas Claudia.

- Claudia, voyons ! Une femme skipper, et en solitaire en plus. Ce n’est pas si courant ! Notre fierté à tous, les vagabonds nautiques !

Claudia me prie de ne pas déconner, se plaint du manque de boulot, et de ce que je ne suis pas venu à son anniversaire.

- Eût-il fallu que je le susse, ma chère. C’était quand ? D’ailleurs, je viens d’arriver.

- On a fêté ça aux Testigos. Il y avait au moins quinze bateaux, on a fait une de ces fêtes, chez Chon Chon ! Comment ça se fait que tu arrives si tard au Venezuela ? Si j’ai bien compris, tu vas repartir bientôt, à ce qu’on m’a dit…

Francesco sert une nouvelle tournée, que Jean-Michel a commandée. Les choses ont l’air de prendre bonne tournure, entre Adriana et lui. J’adresse un sourire complice à mon copain, dont le visage ordinairement trop pâle prend des couleurs. Mon esprit se remet à dériver, avec cette béate indulgence pour l’univers qu’offre heureusement l’alcool. À côté de moi, les deux filles caquettent avec enthousiasme. En face, les Allemands vocifèrent joyeusement.

L’après-midi, je suis allé en ville avec Zoila. Elle voulait voir les magasins. Margarita, île en free-tax, a pour les Vénézuéliens la réputation d’un haut-lieu de la mode et des plaisirs. On a pris un taxi jusqu’à l’Avenida Santiago Marino, qu’on a remontée en s’arrêtant devant chaque boutique de vêtements. Puis on a tourné dans Quatro de Mayo. On est ressorti de chez Rattan, une grande surface luxueuse, les bras chargés de sacs. Je me suis ensuite rendu dans un centre internet. Je me suis retenu d’envoyer un message à Mathilde. Cela fait trois fois qu’elle ne répond pas : plus de nouvelles depuis qu’elle est repartie de Martinique, en juillet, et pas davantage de la part de Valentine. Seuls arrivent régulièrement les mails de Françoise. Elle a passé quinze jours dans les Grenadines, avec un bateau de charter. Curieusement, elle n’a pas fait allusion à mon départ précipité. Se fait-elle une raison ?

Sur le « Figaro » en ligne, l’histoire de ce Préfet limogé pour « injures publiques à caractère racial » à une employée d’Orly. Un nommé Yazid Zabeg, Commissaire à la Diversité et à l’égalité des chances, se plaint de la blancheur de nos assemblées, et ne les trouve « pas très fraîches ». En matière de natalité, l’exception française se confirme. Toute relation entre le taux de fécondité de la Française en général et celui de la Française issue de l’immigration est fausse, l’INSEE le démontre aisément. Il y a eu cinq victimes dans un incendie à Sevran, et on a fait bonne place aux accusations des locataires, avant qu’une timide contre-information n’avoue que cet immeuble était un repaire de trafiquants. Un Contrat autonomie du plan « Espoir Banlieues » a coûté deux-cent cinquante millions d’euros, afin de permettre à huit-cent dix-neuf jeunes de trouver un boulot ou un stage. Plus de trois-cent mille euros par tête, j’ai calculé. Trois fois le prix de mon voilier, fruit de mon travail et de patientes économies…

 

J’aspire une gorgée de caipirinha et me dit que, pour ce qui est de mes filles, ce n’est pas bien grave. Mathilde entre en terminale. Elle a un petit copain. Elle a d’autres choses en tête. Néanmoins, trouver deux minutes pour envoyer un email, est-ce si difficile ? Quant à Valentine, comment lui en vouloir ? Une année a passé depuis le décès de sa mère. Depuis, elle n’a accepté de me voir qu’une seule fois, et encore était-ce en tournant la chose à la blague.

Je n’ai pas osé lui dire que la maîtresse en titre, bien qu’adoubée par une présentation officielle à la plupart des membres vivants de la famille Duvernay-Broussard-Dallouste, est sortie de la vie de son nouveau père. Mais peut-être l’a-t-elle appris par Samia. Elles ont échangé leurs adresses. « Homosexuelle, elle quitte le père pour épouser la fille ». J’ai un petit rire. Voilà qui serait foutrement moderne, super progressiste. Elles n’auront plus qu’à adopter de préférence des enfants africains, qu’elles élèveront dans un esprit de tolérance et d’amour universel…

Je contemple mon verre avec affection. Décidément j’ai un peu trop bu. J’émets un nouveau gloussement en pensant à une déclaration que j’ai lue tout à l’heure, à propos d’une sorte de consultation sur l’identité nationale. Un ministre a mis en garde : il fallait que le débat ne soit en aucun cas un débat nostalgique, ou comportant des relents passéistes. Ah ! Ces fameux relents ! Le passé, l’histoire, l’héritage, la mémoire, véhiculaient des mauvaises odeurs ? Celles de la France moisie ? Ce qu’ils étaient drôles tous ces cons ! J’ai appris également que le Ramadan venait de commencer, et que soixante-dix pour cent des musulmans affirmaient jeûner pendant cette période. Ramadan, abattage hallal, démographie, émeutes, violence, laxisme judiciaire, faillite de la Grèce qui préfigurait celle de la France… Tous les indicateurs sociaux et économiques étaient d’un rouge de plus en plus vif, là-bas, dans ce pays exposé en proie où vivaient mes deux filles.

- Mais qu’est-ce que tu as à rire et à marmonner tout seul comme un demeuré ? Tu n’entends pas ce qu’on dit ?

Claudia me rappelle à l’ordre.

- C’est vrai, tu as l’air un peu bourré, renchérit Jean-Michel qui a passé un bras autour de la taille fine d’Adriana. Claudia :

- Ta copine, Zoila, pourquoi tu ne l’emmènes pas à Puerto la Cruz en bateau. Elle ne demande que ça. Puisque tu dois y aller, de toute façon.

-Bien sûr… Si elle en a envie…

J’ai l’impression de passer à côté de quelque chose. Je répète « bien sûr », en essayant de mettre le doigt dessus. Finalement je trouve.

- Claudia, je suis peut-être saoul mais je ne suis pas sourd. Pourquoi tu me dis que je dois y aller, de toute façon… Et puis, tout à l’heure, tu m’as dit aussi que je dois repartir bientôt. D’où tu tiens ça ?

- Ah ! C’est que je suis informé mon petit gars. Par une personne que tu connais bien et qui t’attend...

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